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L'art religieux au XIIIe siècle


 

La fin de l'histoire - L'Apocalypse - Le jugement dernier

 

Au XIIe siècle, l'Apocalypse est privilégiée pour représenter la fin du monde. La seconde vision, est par exemple sculptée sur le tympan de Moissac. Mais progressivement, c'est le texte de Saint Matthieu sur le Jugement qui l'emporte sur celui de Saint Jean. Au XIIIe siècle, l'Apocalypse ne se retrouve plus guère que dans les vitraux ou les tapisseries. En revanche, le thème du Jugement dernier, apparu dès le XIIe siècle (Beaulieu sur Dordogne, Conques, Saint Denis), s'impose comme un thème dominant au XIIIe.

Tympan de la façade occidentale de la basilique de Saint Denis

 

 

On aboutit à la formule du Jugement retenue à Notre-Dame de Paris. Normalement, on assiste à un processus en cinq actes :

 

1 - les signes précurseurs : chevaliers de l'Apocalypse représentés dans les voussures

 


2 - apparition du juge : Christ sans couronne (contrairement à l'Apocalypse), qui lève ses deux mains pour montrer ses blessures, entouré d'anges portant les instruments de la Passion, de la Vierge et de Saint Jean en prière. La position de Vierge et de Jean par rapport au Christ varie. A Chartres et à Amiens, Jean et Marie sont près du Christ et les anges aux extrémités. A Notre-Dame de Pais, les anges sont debout de part et d'autre du Christ, tandis que Jean et Marie sont agenouillés aux extrémités.

Jugement Dernier, Notre Dame de Paris

 



3 - la résurrection des morts : la trompette retentit et les morts se lèvent, nus ou voilés de leur linceul.
4 - le jugement : les apôtres sont les assesseurs du Christ. Ils sont représentés sous ses pieds (Laon) ou dans les ébrasements. L'archange Saint Michel tient la balance (métaphore souvent employée par les pères de l'Eglise). Près de lui, on trouve souvent une âme qui tremble et le diable qui triche.
5 - la séparation des bons et des mauvais : la verve des artistes s'expriment plus dans l'enfer que dans le paradis. La gueule d'enfer, classiquement représentée, est une référence à la gueule de Léviathan du livre de Job. Les artistes n'admettent pas l'idée de Saint Thomas d'Aquin et de nombreux théologiens, selon laquelle les supplices de l'enfer ont un sens symbolique et non physique. La représentation du paradis est souvent moins originale. Les élus sont couverts de longues robes, avec une couronne. On trouve parfois Saint Pierre et ses clefs, plus fréquemment Abraham, qui reçoit les âmes en son sein. Quelquefois, les béatitudes du corps et de l'âme sont représentées dans les voussures (portail nord de Chartres).

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