Basilique Saint Denis
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Historique
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Façade occidentale
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Transept et chevet
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Nef et transept
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Choeur et crypte
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Ceci n'est pas le site officiel de la basilique
de Saint Denis. Nous ne possédons aucune information
sur les manifestations et messes organisées dans la
basilique. Pour un inventaire des tombes et leur emplacement,
suivre ce lien. |
Historique
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Le nouveau chevet
étant réuni au narthex
L'église étincelle, éclairée en son vaisseau
médian,
Car lumineux est ce qui joint en clarté deux sources de lumière.
L'oeuvre fameux resplendit de cette clarté nouvelle
L'agrandissement fut réalisé de nos jours
C'est moi, Suger, qui a dirigé les travaux.
La Geste de Louis IV par Suger
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Les édifices mérovingien et carolingien
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Saint Denis, premier évêque de la ville de
Paris, aurait vécu au 3e siècle, avant d'être persécuté
par l'empereur Dèce et de mourir décapité. On l'a
assimilé á Denis l'Aréopagite, disciple converti
par Saint Paul au Ier siècle,
à Athènes.
C'est dans la "vie de sainte Geneviève", récit
de 520, qu'est indiqué l'emplacement de son tombeau, au nord de
la ville. Il fait l'objet d'un culte dès le 4e siècle. Une
première église aurait été édifiée
vers cette époque ou au siècle suivant.
Maquette de Saint Denis, basilique St
Denis
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Au VIIe siècle, la basilique est choisie comme lieu de sépulture
par Dagobert et sa famille. Le roi fonde un monastère à
sa proximité. Elle devient ainsi un centre mérovingien important
dont la reine Bathilde fait un monastère en 650.
En 741, Charles Martel y est inhumé. Saint Denis, en abritant le
panthéon de la première dynastie, devient donc le premier
sanctuaire carolingien. L'implication progressive des abbés de
Saint Denis dans la vie politique atteint son apogée quand Charles-le-Chauve
prend lui-même ce titre (867).
La construction de l'église carolingienne est initiée par
l'abbé Fulrad et s'achève en 775, grâce à l'aide
de Charlemagne. L'édifice est alors composé d'une nef
à trois vaisseaux et de neuf travées
et s'achève par une abside
surélevée, en raison de la présence d'une crypte
: ceci annonce le schéma actuel. L'abbatiale
est agrandie à l'est en 832.
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Les innovations de Suger : la naissance du gothique
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L'abbatiale a été transformée sous l'impulsion
de Suger, qui a longuement expliqué ses choix. Nous ne citerons
pas ici les choix iconographiques, qui seront évoqués dans
la visite, mais simplement les innovations architecturales.
Suger commence par remanier le narthex
(dédicacé en 1140). Il opte pour la façade harmonique
qui était apparue pendant la période romane.
Saint Denis constitue le premier exemple de son utilisation en Ile-de-France.
La façade comporte pour la première fois une rose
au-dessus du portail central. La composition est claire et le programme
sculpté, réparti sur les trois portails,
d'une ampleur inusitée à l'époque. Des statues-colonnes
garnissaient les ébrasements,
comme à Chartres et
le trumeau du portail central
présentait une statue de Saint Denis. Le tympan
du portail gauche était orné d'une mosaïque, qui se
voulait une référence aux basiliques antiques. Ces derniers
éléments ont aujourd'hui disparu.
Suger, vitrail, basilique St Denis,
cliché de J. Feuillie
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L'architecture du chevet
(construit entre 1140 et 1144) est plus innovante encore. Si le chevet est
agrandi, ce n'est pas pour répondre aux besoins des religieux, dont
les stalles restent dans les
travées orientales de la nef, mais bien pour donner plus de place
aux reliques de Saint Denis.
Suger conçoit d'abord une nouvelle crypte, qui englobe les cryptes
carolingiennes, donnant au chevet de solides fondations. Dans la partie
haute comme dans la crypte, le chur
est entouré d'un déambulatoire
ouvrant sur des chapelles rayonnantes. Leur disposition est originale dans
la mesure où ces chapelles rayonnantes sont juxtaposées. Jusqu'ici,
dans les grands édifices romans (comme Saint
Sernin de Toulouse ou Saint
Benoît sur Loire) elles étaient séparées
par une travée de déambulatoire directement éclairée
par une fenêtre. De plus, chacune chapelle de Saint Denis est éclairée
par deux fenêtres, alors qu'il y en a traditionnellement 1 ou 3. Ce
choix novateur est sûrement conditionné par la largeur des
baies. En effet, dans la nouvelle oeuvre, une grande place est donnée
aux vitraux et à la lumière. Dans tout le choeur sont recherchés
la légèreté et l'évidemment des formes. C'est
pourquoi l'architecte employé par Suger fait appel, dans la partie
haute, à une technique naissante, la voûte
d'ogives, dont il fait un
usage sans précédent par sa qualité et son inventivité. |
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Biographie de Suger
Suger naît en 1081 dans une famille d'origine modeste. Il
est offert par son père comme oblat
à l'abbaye de Saint Denis, alors qu'il a 10 ans. Pendant
ses études, qui durent 10 ans, il rencontre le futur Louis
VI. Il entre dans la vie publique en 1106 et se voit confier des
missions diplomatiques importantes par son abbé. Aux côtés
du roi, il entame une guerre contre Hugues, seigneur de Puiset,
dont il gardera un constant remords. A partir de 1112, il est souvent
en contact avec Rome. Il rédige pour Louis VI une charte
de donations à Saint Denis. Il est élu abbé
en 1122. Suite à cette élection, il séjourne
6 mois en Italie, ce qui constitue pour lui une expérience
déterminante. Il découvre l'architecture des basiliques
romaines et du Mont Cassin, ce qui lui permet de mieux appréhender
l'architecture chrétienne. Il utilisera ces connaissances
pour élaborer le programme architectural et iconographique
de Saint Denis.
Il envisage très tôt d'agrandir la basilique et réunit
les sommes nécessaires à cette entreprise. Il fait
d'abord construire l'avant-nef, se préoccupant tout particulièrement
de l'iconographie des portails. Il poursuit son oeuvre par l'agrandissement
du chevet, avant que
les tours de la façade ne soient achevées.
Parallèlement, il commence une historiographie royale (qui
sera par la suite le propre de l'abbaye) en écrivant la vie
de Louis le Gros. Mais c'est surtout dans la pierre que s'exprime
le souci de pérennité de Suger. Il s'appuie sur la
pensée d'Hugues de Saint Victor pour considérer l'art
comme un support spirituel. Sa conception de l'art religieux, qu'il
veut luxueux pour honorer Dieu, contredit entièrement celle
de Saint Bernard.
Suger est aussi un homme d'Etat qui exerce une grande influence
auprès du roi de 1112 à 1137 puis à partir
de 1144. Il exerce la régence de 1147 à 1149, lorsque
le roi part en croisade. Il dissuade d'ailleurs ce dernier de répudier
sa femme Aliénor
et de déclarer la guerre aux Anglais. La répudiation
et la guerre avec les Anglais n'interviendront qu'après sa
mort en 1151.
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Les travaux du XIIIe siècle
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Cependant, entre la nouvelle façade et le nouveau
chevet subsiste la nef carolingienne. En 1231, l'abbé Eudes Clément,
avec le soutien de Saint Louis
et Blanche de Castille, décide de reprendre les travaux. Il décide
de conserver la façade et le déambulatoire rayonnant de Suger.
Mais l'harmonisation entre le choeur du XIIe siècle et les nouveaux
éléments exige de transformer le choeur. Le choeur de Suger
est donc démonté jusqu'aux abaques
des colonnes. Ces dernières sont remplacées par des piles
plus solides, capables de soutenir une plus forte élévation.
Les abaques sont d'ailleurs retaillés pour permettre à des
colonnes engagées de monter directement jusqu'aux voûtes. |
On recherche avant tout une plus grande verticalité,
en alignant les arcades du triforium
et les lancettes des fenêtres.
On choisit de faire un transept
très large (doubles bas-côtés)
pour répondre au besoin de la nécropole royale qui y a pris
place depuis le XIIe siècle. Ce transept gothique
rayonnant est achevé vers 1260. A l'extérieur, côté
nord, on loge dans le portail un tympan qui date de l'époque de Suger
(vers 1160). L'édifice est consacré en 1281. Le mélange
des parties du XIIe et XIIIe siècle est réussi. La contribution
de Pierre de Montreuil (l'architecte du croisillon nord de Notre
Dame de Paris) n'est pas toujours aussi importante que l'on croit. Il
n'a probablement pas participé à l'élaboration du projet
initial. Il est vraisemblablement l'auteur de la claire-voie
des trois travées orientales de la nef.
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Après le XIIIe siècle, aucun travail d'ampleur n'est entrepris
sur l'église (ce qui n'est pas le cas des bâtiments monastiques),
à l'exception de l'ajout de chapelles latérales au nord de
la nef au XIVe siècle. |
Une basilique tombeau des rois
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Initiés sous les mérovingiens, les liens entre Saint Denis
et le pouvoir royal vont en se renforçant. Si Saint Denis ne parvient
pas à arracher à Reims le sacre
des rois, elle devient la nécropole officielle des rois. A de rares
exceptions près (Philippe Ier, Louis VII et Louis XI) toutes les
dépouilles des rois y sont inhumées. Après Saint
Louis, Saint Denis est même exclusivement réservé
aux couples royaux. Cependant, la règle ne s'applique pas aussi
fermement aux reines (en revanche, certaines y sont sacrées).
Orants de Marie-Antoinette et Louis XVI (commande
de Louis XVIII en 1816 à Edme Gaulle et à Pierre Petitot,
réalisée en 1830).
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La guerre de Cent ans, puis les guerres de religion, entraînent
un déclin progressif de Saint Denis. En 1633, la congrégation
de Saint Maur reprend l'abbaye
en main, ce qui entraîne, comme bien souvent, la reconstruction des
bâtiments monastiques au cours du XVIIIe siècle. Quelques modifications
malheureuses interviennent sur la façade entre 1770 et 1785 : le
trumeau du portail central est détruit, la mosaïque du portail
de gauche est remplacée par des sculptures et les statues-colonnes
des ébrasements sont éliminées. |
Pillages et restaurations
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En 1790, de nombreux pillages ont lieu. Les tombeaux royaux sont profanés.
En 1793, l'église est fermée. Un an plus tard, le plomb
des dalles de la toiture est fondu, laissant la basilique livrée
aux intempéries.
C'est Napoléon qui fait procéder aux premières restaurations
en 1805. En 1816, Louis XVIII ordonne la reconstitution de la nécropole
royale. Les ossements des Bourbons sont remis dans la crypte Une grande
phase de restauration commence ensuite en 1833. Jusqu'en 1846, les travaux
sont confiés à l'architecte Debret. A cette date, des lézardes
apparaissent dans la tour nord et celle-ci doit être démontée.
Gravure de 1832 de Chapuy et Ransonnette,
cliché de Ph. Berthé
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Une cabale s'ensuit contre l'architecte, qui cède sa place à
Viollet-le-Duc. Le projet
d'achèvement de la façade occidentale, conçu en 1860
ne sera jamais mené à terme. Néanmoins la basilique
est définitivement consolidée.
Depuis 1966, la basilique a aussi le statut de cathédrale.
Gravure de 1860, Viollet-le-Duc, Au Moyen Age avec
Viollet-le-Duc, Jean-Paul Midant, Parangon.
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