Cette page résume les premiers chapitres
de l'ouvrage de Xavier Montclos Brève histoire de
l'église en France, paru aux éditions du Cerf
(2002). L'objet est ici de brosser le portrait de l'église
en France, de l'époque gallo-romaine, à la fin
du Moyen Age (fin du XVe siècle). |
Epoque Gallo-romaine
Jusqu'au début du IVe, le christianisme n'est que
la religion d'une minorité, en Gaule. Il doit faire
face à la concurrence de cultes orientaux et de religions
naturistes, surtout, et se propage essentiellement dans les
villes.
On situe sa première apparition à Lyon,
en 177, où l'évêque Pothin et ses disciples
sont martyrisés. Depuis Lyon, dans le sillage de Saint
Irénée, sont créées de nombreuses
communautés, en direction de la vallée du Rhin,
au nord, et vers la Méditerranée, au Sud. A
la Fin du IIIe siècle, on compte 25 cités épiscopales
en Gaule.
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Le véritable essor vient de la reconnaissance
officielle de Rome avec, en 313, l'édit de Milan, de
l'empereur Constantin.
Cet événement est essentiel dans l'histoire
du christianisme. Dorénavant, il est sinon favorisé,
du moins accepté par le pouvoir à Rome. Au concile
d'Arles
que Constantin convoque en 314, seize églises gauloises
sont présentes. Après l'interdiction du paganisme
en 353, le christianisme devient la religion officielle de
l'empire romain. Des chrétiens accèdent peu
à peu aux postes élevés de l'administration.
On enregistre de nombreuses conversions dans les villes où,
peu à peu, on constitue les premiers quartiers épiscopaux.
A la fin du Ve siècle, on compte environ 114 évêchés
dans les cités les plus importantes de Gaule.
Constantin, musée du Louvre
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Une hiérarchie se met en place avec la création
de diocèses, d'archevêchés (Rouen,
Sens, Tours, Bourges,
Lyon, Reims,
Besançon
).
On légifère localement en convoquant des conciles provinciaux.
Les évêques sont élus collégialement par le clergé
et le peuple. Au début du Ve siècle, Patrocle, évêque
d'Arles, demande l'unification des
églises de Gaule sous sa primauté auprès du pape.
Parallèlement à ce développement des évêchés,
une grande vague de fondations de monastères est lancée, en
réaction à la "mondanisation" citadine du clergé. |
Cette vague, à laquelle les évêques
et les papes sont défavorables, a été
initiée par Martin
de Tours. Son action d'évangélisation (destruction
d'idoles,
) et son monastère (Marmoutier) à
Tours ont fait beaucoup d'émules. Sur son exemple sont
fondés de nombreux monastères sur tout le territoire.
Ainsi, c'est à cette époque que le puissant
monastère Saint Victor de Marseille est fondé.
Cet élan monastique prône un retour plus rigoureux
vers le mode de vie des apôtres.
Saint Martin, vitrail de la Sainte Chapelle
de Paris, musée de Cluny (Paris)
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L'église de Gaule s'illustre par la suite dans
la controverse sur l'arianisme. Saint
Hilaire, évêque de Poitiers, se distingue
tout particulièrement en prenant vigoureusement position
contre cette hérésie.
Dans la pratique quotidienne, le christianisme utilise
très fortement le culte des saints. Auprès des
populations fraîchement évangélisées,
cela peut remplacer le polythéisme. Les saints sont
ainsi et surtout utilisés comme témoins et exemples
concrets, plus tangibles que les personnages bibliques. Leur
culte prend racine localement, saint Martin, notamment, remporte
un vif succès (sanctuaire à Tours). Aujourd'hui,
la toponymie des villes et villages en France reflète
ce phénomène.
Eglise saint Hilaire, Poitiers
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Par la suite, le rôle des évêques
au moment des invasions qui entraînent la chute de l'Empire,
est prépondérant. Fidèles à Rome,
ils protégent la population. Au-dessus de la mêlée,
ils sont craints et respectés par les barbares. Germain
d'Auxerre s'illustre à cette époque en fondant
de nombreux monastères, notamment à Paris où
il place Geneviève. Celle-ci, face aux barbares, rend
courage aux parisiens et devient ainsi la patronne de la ville.
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