Les
ordres mendiants ne sont pas des ordres monastiques, puisque
leurs frères ne sont pas cloîtrés afin
de pouvoir prêcher librement au dehors. Si ces ordres
tiennent une place importante dans l'histoire de la chrétienté,
leur influence sur l'architecture fut bien plus faible que
celle des clunisiens et des cisterciens, leur idéal
s'accordant mal avec l'édification de somptueux monastères.
Les ordres
mendiants sont au nombre de quatre : les dominicains, les franciscains, les
carmes etles ermites de Saint Augustin. Ils ont en commun l'époque à
laquelle ils sont apparus (début du XIIIe siècle), les papes qui
les ont reconnus (Innocent III et Honorius III) et un idéal de dépouillement
total (
St
François donne tout son manteau à un pauvre et pas seulement
la moitié, comme Saint Martin), de vie de prêcheurs errants, mêlés
au peuple et non iolés comme les autres moines. L'implantation des couvents
se fait essentiellement dans les villes. Nous n'évoquerons que les deux
ordres les plus célèbres, les franciscains et les dominicains.
L'ordre
franciscain a été fondé par
Saint
François d'Assise entre 1210 et 1220 (plusieurs règles ont
été nécessaires). L'ordre des clarisses, fondée
par Sainte Claire d'Assise, est son pendant féminin. Le mouvement s'est
très rapidement divisé entre rigoristes ou spirituali (méfiants
vis-à-vis de l'opulente Église) et les modérés ou
conventuali (plus favorable à une bonne intégration de l'ordre
au sein de l'Eglise). Les seconds l'emportent définitivement en 1322.
Entre-temps, Saint Bonaventure est chargé de rédiger une biographie
officielle, destinée à couper court à toutes les querelles.
L'ordre
dominicain a été fondé par Saint Dominique en 1216.
Bien que partageant l'idéal de dépouillement et de soulagement
de la misère des franciscains, les dominicains forment des prêtres
instruits qui se destinent à la lutte contre les hérésies
(la grande oeuvre de Saint Dominique fut de tenter de ramener les
cathares
à la raison par la parole). L'ordre, très favorisé par
la Curie romaine, se développe vite. A partir de 1233, les dominicains
reçoivent la charge de diriger la Sainte
Inquisition.
Supprimé en France en 1792, l'ordre est rétabli en 1843 par Lacordaire.
Les dominicains comptent dans leurs rangs des théologiens célèbres
(Saint Thomas d'Aquin, Eckhart...), des prédicateurs au rôle politique
important (Savonarole), des saintes emblématiques (Sainte Catherine de
Sienne) et des bourreaux (Torquemada).