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Saint-Jacques et le pèlerinage



Les autres pèlerinages

Quelle que soit sa destination, le pèlerinage est une épreuve à la fois physique et spirituelle. Le cheminement et ses souffrances ont longtemps été considérés comme plus importants que le but à atteindre. Le pèlerin est avant tout un étranger, du latin peregrinus, qui signifie exilé, expatrié. Le pèlerin rompt avec sa terre natale. Il rompt avec ce qu'il était avant de partir. Il est également un étranger pour les populations des régions qu'il traverse. De ses épreuves, équivalentes à une rédomption, le pèlerin attend une récompense: une rencontre avec le surnaturel, un pardon de ses péchés, une guérison de son corps. Ce n'est qu'aux XIe et XIIe siècles que la destination devient aussi importante que le cheminement : le pèlerin va rencontrer un saint particulier.

 

Le pèlerinage vers Jérusalem

Le pèlerinage vers Jérusalem naît au IVe siècle. Il est inauguré par sainte Hélène qui découvre la vraie croix. En 333, on trouve par exemple un guide intitulé "itinéraire de Bordeaux à Jérusalem". Lorsque l'islam devient dominant dans la région, les musulmans restent relativement tolérants vis à vis des pèlerins chrétiens, excepté en 1009, quand le saint Sépulcre est détruit. Le renouveau spirituel du XIe siècle permet un grand essor du pèlerinage vers Jérusalem dont la forme ultime sont les croisades. En 1187, Saladin reprend Jérusalem. Le pèlerinage est toléré mais les pèlerins doivent subir quelques tracasseries: une seule entrée dans la ville, sanctuaires parfois interdits, taxes ... Le pèlerinage décroît au XIIIe siècle, mais ne se tarit pas. Il conserve un grand prestige car il est considéré comme le plus difficile, en raison de la distance et du contact avec les infidèles.

 

Le pèlerinage à Rome

Il commence durant le Moyen Age. C'est le plus populaire. A Rome, les pèlerins vont à la rencontre de Pierre et de Paul mais aussi d'une soixantaine d'autres martyrs. Le pèlerinage connaît un succès très vif dans le monde anglo-saxon (plusieurs rois déposent leurs couronnes pour pouvoir l'effectuer). Au XIe siècle, la concurrence des pèlerinages vers Saint Jacques et Jérusalem se fait durement sentir. Les luttes entre l'Empire et la papauté ainsi que les affrontements entre factions romaines, provoquent un déclin aux XIe et XIIe siècles. Un fantastique redressement est amorcé lors du jubilé de 1300.

 

Les autres grands sanctuaires de pèlerinage

A Tours, pour saint Martin, mort en 397 : le pèlerinage vers Tours connaît un grand succès en Gaule sous les Mérovingiens. Il décline en raison des invasions à la fin du IXe siècle. Une reprise a lieu au XIIe siècle avec l'arrivée des reliques de sainte Agnès et de saint Fare.
Des pèlerinages se développent également aux endroits des apparitions de saint Michel (on ne peut adorer sa dépouille, car il s'agit d'un archange). Le premier grand culte de saint Michel s'organise au Monte Gargano en Italie, qui devient un pèlerinage de renommée internationale au Xe siècle avant de décroître. Aux XIVe et XV siècle, c'est au tour du Mont Saint Michel (en Normandie, bien sûr) de connaître un succès international avec notamment des pèlerinages d'enfants.
Enfin, plusieurs lieux de culte dédiés à la Vierge connaissent un grand succès: Chartres où la chemise de la Vierge est adorée depuis le IXe siècle, le Puy en Velay qui connaît son apogée au XVe siècle et Rocamadour. Là, le pèlerinage se développe d'abord localement au XIIe siècle avant de s'étendre au XIIIe. Après une décrue du nombre de pèlerins pendant la guerre de Cent Ans, le pèlerinage retrouve sa vigueur au XVe siècle.

 

 

 


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