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Saint-Jacques et le pèlerinage



 

Cette page a été rédigée avec l'aimable concours de Denise Péricard-Méa

 

La vie de saint Jacques et les légendes s'y rapportant

 

Fils de Salomé et de Zébédée, saint Jacques est l'un des premiers disciples du Christ, qui le recrute avec son frère Jean au bord du lac de Tibériade, où il était pêcheur. Les deux frères reçoivent le surnom de « Fils du tonnerre », peut-être à cause de la colère qu'ils manifestent lorsqu'ils se voient, avec le Christ, refuser l'hospitalité dans un village de Samarie: ils veulent alors foudroyer les habitants, s'attirant une réprimande de Jésus.
On sait peu de choses sur la vie de saint Jacques, et les Actes des apôtres mentionnent seulement sa mort. Il est décapité en 44 à Jérusalem sur l'ordre d'Hérode Agrippa. Cette absence de documents historiques a permis à des théologiens de développer de nombreuses légendes tardives.

 

 

cathédrale de Chartres Au VIe siècle, un auteur dit le Pseudo-Abdias (parce qu’il se fait passer pour Abdias, compagnon de saint Simon et saint Jude, apôtres du Ier siècle) détaille la Passion de saint Jacques en y faisant intervenir le magicien Hermogène : le saint, après une confrontation des pouvoirs des deux hommes, réussit à convertir le magicien. Cette scène est représentée dans un vitrail de la cathédrale de Chartres (ci-contre).

 

 

Pour la première fois au VIIe siècle, une notice du Bréviaire des apôtres, attribuée à tort à saint Jérôme (dite pour cette raison du Pseudo-Jérôme), désigne saint Jacques comme l'évangélisateur de l'Illyrie et des Espagnes. Il serait donc venu en Espagne de son vivant avant de repartir, puisqu’il a subi le martyre à Jérusalem. Il fut ensuite inhumé dans un lieu énigmatique, l’Achaïe Marmarique. En ce même siècle, l’idée d'une évangélisation de l'Espagne par saint Jacques est reprise dans un texte attribué à Isidore de Séville (pseudo-Isidore).
Au siècle suivant, saint Jacques est dit « chef éclatant de l’Espagne » dans une hymne elle aussi inspirée du pseudo-Isidore. A partir de ce moment, on a pensé à chercher ce tombeau dans la petite partie de l’Espagne restée chrétienne. On le trouve au IXe siècle, on élève au-dessus une église Saint-Jacques en même temps qu’est composée la légende de l’arrivée miraculeuse du corps supplicié de l’apôtre dans un bateau guidé par la main de Dieu, car il fallait bien expliquer comment le corps de saint Jacques avait pu être inhumé en Espagne.

saint Jacques, Notre-Dame d'Amiens

amiens, saint Jacques

 

 

Deux siècles après, en 1077 seulement, un écrit relate la découverte miraculeuse du tombeau par un ermite, alerté par des lueurs dans le ciel. Ce "champ d'étoiles", campus stellae, qui a servi de guide, est une des sources possibles du nom de Compostelle. La découverte du tombeau est authentifiée par l’évêque Théodemir. A la même époque circulent déjà dans divers monastères européens plusieurs récits détaillés de l’arrivée du corps en Galice et des tribulations des disciples qui cherchaient un lieu pour l’inhumer. Une fois le corps enseveli, deux disciples, Athanase et Théodore, restent auprès de lui pour le veiller tandis que les autres continuent leur travail d'évangélisation.

 

 

Au XIIe siècle, le manuscrit de Compostelle appelé Codex Calixtinus reprend ces récits. Ces légendes prennent une importance particulière dans le contexte de la Reconquista qui fait appel aux chevaliers européens pour aider à reconquérir la péninsule. Ce manuscrit comprend cinq parties. La première, qui occupe les 4/5 de l’ensemble, est une série de sermons, la seconde raconte les miracles de saint Jacques, la troisième, sa Translation, la quatrième la légende de Charlemagne, et la cinquième, la route qu’il faut prendre pour venir à Compostelle (connue aujourd’hui sous le nom de Guide du pèlerin).

 


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