Iconographie
L'art
roman et gothique fait appel à un nombre limité
d'épisodes. La rencontre avec Melchisédech est
parfois représentée (fresques de Saint Savin
sur Gartempe), mais toujours de façon assez discrète.
De façon anecdotique, on trouve à Saint
Georges de Boscherville un chapiteau montrant Dieu qui
ordonne à Sarah et Abraham de partir vers Canaan (voir
Histoire d'Abraham).
Le sacrifice d'Isaac
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Mais l'épisode qui domine très largement
la sculpture est celui du sacrifice d'Isaac : on le trouve
sur de nombreux chapiteaux
romans et dans les ébrasements
des portails
gothiques. La scène est toujours la même : Abraham
empoigne son fils, couteau brandi, pour l'égorger.
Senlis,
portail de la façade occidentale
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Un ange
l'interrompt, retenant son bras. Souvent l'animal qui remplace
Isaac est également représenté (socle des
statues dans les ébrasements, par exemple). |
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Quelques mots sur Isaac
Isaac, second patriarche, épouse Rébecca, qui lui donne
Jacob et Esaü. C'est un personnage biblique quelque peu effacé,
si l'on compare sa place à celle de son père et de son fils.
Le principal épisode qui lui reste attaché est celui de
son sacrifice par Abraham. Dans la littérature rabbinique, Isaac
n'est plus un enfant lors de cet épisode mais un homme qui se laisse
sacrifier par son père, préfigurant ainsi le sacrifice du
Christ. Mais c'est bien sous les traits d'un enfant que l'iconographie
chrétienne l'a peint.
Sacrifice d'Isaac, ébrasement
du portail nord de Chartres
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L'autre thème fréquemment représenté
n'a pas sa source dans l'histoire même d'Abraham. Il
a trait à l'iconographie du Jugement
dernier : il s'agit de l'iconographie du sein d'Abraham.
Les limbes des Patriarches doivent normalement accueillir les Justes qui
n'ont pas pu être sauvés par le sacrifice du Christ
car ils sont morts avant. Ce concept est inventé tardivement (tout
comme le purgatoire), pour adoucir la terrible partition entre enfer et
paradis et remédier à ce qui semblait être une injustice.
Voussure de Saint
Denis, portail central de la façade occidentale
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Pourtant, le plus souvent, Abraham
n'apparaît pas en marge du Paradis (les limbes ne sont
pas le paradis), mais au centre de celui-ci. L'image du sein
d'Abraham fait donc partie intégrante de l'iconographie
du paradis, indépendament du concept de limbe. L'image
se retrouve aussi bien dans l'art roman que dans l'art gothique. |
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Les tympans gothiques relèguent
souvent Abraham dans les voussures, mais il arrive néanmoins
qu'il soit directement intégré dans le tympan
(à Bourges,
Reims,
par exemple). La représentation classique le montre assis,
reçevant dans un tissu les âmes des justes. D'autres
patriarches (Isaac et Jacob) trônent parfois à
ces côtés pour l'aider dans sa mission. |
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