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Jugement Dernier

L'Au-delà au Moyen Age

Le christianisme est avant tout une religion du salut. Cela signifie que la vie est un combat contre le diable et contre soi. Dans cette lutte permanente, l'homme possède des alliés (la Vierge, les saints, les anges, l'Eglise) et des ennemis (Satan, hérésies, vices liés au péché originel). Le thème, déjà présent dans le monde païen, de la psychomachie, est de ce fait réactivé. La lutter pour le salut crée une solidarité entre morts et vivants, qui intercèdent les uns pour les autres.
             Des allusions à l'au-delà sont présentes chez Matthieu et Jean ( voir ci-dessus). Le christianisme se dote d'abord d'une représentation dualiste de l'au-delà, en s'inventant un paradis céleste (différent du paradis terrestre de l'Eden) et un enfer qui n'est plus celui des païens (le Chirst descend d'ailleurs aux enfers, comme les héros antiques, et triomphe de la mort). La paradis est localisé dans le ciel (le ciel métaphysique diffère du ciel cosmologique), l'enfer sous terre. L'enfer et le paradis sont instrumentalisés par l'Eglise, comme moyen de limiter la puissance des riches et d'apaiser les pauvres.
             Un problème se pose ensuite aux théologiens : où demeurent les âmes en l'attente du Jugement dernier? On avance dans un premier temps la représentation de l'attente dans le sein d'Abraham, dans la chaleur du patriarche, mais privé de la vision béatifique.
Dans un deuxième temps, la vision bipolaire de l'au-delà est abandonnée avec l'invention du purgatoire. La durée du séjour dépend du nombre de péchés, des prières des vivants pour les morts et des indulgences. Il est impossible de rétrograder vers l'enfer. Le purgatoire marque un triomphe du jugement individuel. Il permet également à l'Eglise d'accroître son pouvoir.
             Enfin, on ajoute deux autres lieux à l'Enfer au XIIIe siècle : les limbes des patriarches (pour les Justes qui n'ont pu être baptisés car ils ont vécu avant l'Incarnation) et les limbes des enfants morts avant le baptême.