Porche et portail

 

Les portails de Saint Lazare sont protégés par un vaste porche à trois vaisseaux, ouvert sur le côté nord par des baies géminées. Il est surmonté de deux tours romanes (restaurées au XIXe).

 

 

Le porche comporte un voûtement en berceau au centre et un voûtement d'arêtes dans les collatéraux. Il abrite notamment un large escalier qui mène au portail central.

 

 


Il s'agit d'un des oeuvres majeures de l'art roman, au même titre que Beaulieu sur Dordogne ou Vézelay.

 

 

Le portail est l'oeuvre de Gislebertus, qui, fait peu fréquent, a mis son nom, aux pieds du Christ au tympan.

 

Le tympan est consacré au Jugement dernier.

 

 

Au linteau on trouve la résurrection des morts : les ressuscités émergent de leurs cercueils au son de l'olifant.
Certains damnés, à droite, cachent leur visage (ci-contre).

 

 

L'un des personnages est saisi par deux mains qui ressemblent à des pinces. On voit ensuite une représentation classique de la luxure : une femme aux seins dévorés par des serpents.

 

 

Du côté des élus, on distingue deux évêques et un pèlerin identifiable à la coquille saint Jacques qui orne son sac.

 

 

Le partage entre les bons et les mauvais par un ange armé d'une épée se fait dès la résurrection et donc avant le jugement, ce qui a donné lieu à bien des interprétations.
On y a vu une représentation de la théorie de la prédestination. Il est probable qu'il n'en soit rien. Le linteau illustrerait plutôt la morale de la parabole des Vierges folles et des Vierges sages : à l'heure de la mort, tout est dit, il faut préparer son salut avant. C'est ce que semblent indiquer les inscriptions qui l'accompagnent : "Ainsi ressuscitera celui qui ne mène pas une vie d'impiété" (du côté des bons) ; "Qu'ici la terreur terrifie ceux que ligote l'erreur terrestre" (du côté des mauvais).

 

 

Le tympan lui-même est dominé par un immense Christ très hiératique, entouré d'une mandorle et de quatre anges.

 

 

A sa droite se trouvent les apôtres. Saint Pierre, sa clé sur l'épaule, tourne le dos au Christ pour faire face à l'entrée du Paradis, représenté par une série d'arcades. Au-dessus des apôtres la Vierge trône et intercède, les mains largement ouvertes. A la gauche du Christ, une large place est faite à la pesée des âmes, au détriment de la représentation de l'enfer.

 

 

Exceptionnellement c'est l'archange Michel qui pèse sur la balance, acte de tricherie généralement attribué au diable.

 

 

La première voussure au-dessus du tympan est vide : elle contenait des rois d'Israël et les 24 vieillards de l'Apocalypse. On trouve ensuite une voussure à motifs végétaux. La dernière est ornée de médaillons représentant les signes du zodiaque et les mois du calendrier.

 

 

Les ébrasements sont occupés par trois colonnes ornées de motifs géométriques ou végétaux. Elles supportent des chapiteaux historiés, difficiles à identifier.

 

 

A droite, le premier chapiteau montre une procession (un baptême ?), sur le second on voit un agneau. Sur le dernier un lion qui semble se faire retirer une épine de la patte. La scène évoque peut-être saint Jérôme, même si l'absence de la coiffe d'évêque en fait douter.

 

 

A gauche, on est tenté de lire, sur le chapiteau central, la représentation d'un péché originel.

 

 

Entre le linteau et les piédroits sont comprises deux scènes où des personnages chevauchent l'un un oiseau, l'autre un cheval. Ce second personnage, avec son capuchon, ressemble à un moine.

 

 

Le trumeau est orné de trois statues colonnes.

 

 


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