Historique

 

        Vézelay était à l'origine une abbaye de moniales créée en 858 par le comte palatin Girart de Roussillon et sa femme Berthe. Le statut conféré à l'abbaye et à ses terres par son fondateur lui assure des moyens financiers suffisants (le monastère ne paie de redevance qu'au pape) et permet aux moniales d'élire librement leurs abesses (l'élue étant confirmée par le pape). Néanmoins, pendant l'absence de leur protecteur, les moniales sont mises en fuite par des violences. Elles sont alors remplacées par des moines. Le monastère est alors ravagé par les Normands (887). Les moines se réfugient sur une colline voisine. L'abbé Eudes fonde une nouvelle abbaye, sur le site actuel.
façade

 

colline de Vézelay, dans les brumes hivernales L'abbaye prend son essor sous l'abbatiat de Geoffroy (1037-1052) qui développe le culte de Marie-Madeleine. Au début du XIIe, Vézelay devient un passage obligé du pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle. Réservée au pèlerinage et aux moines, la basilique était relayée par deux autres églises de Vézelay, Saint-Étienne et Saint-Pierre, pour accueillir la population locale (elle n'assumera ses fonctions paroissiales qu'après la Révolution). L'enrichissement considérable de l'abbaye permet à l'abbé Artaud de remplacer le chevet carolingien par un chevet roman.

 

 

Si celui-ci a été par la suite remplacé par un chevet gothique, on peut toujours en observer quelques traces (remploi de chapiteaux dans la nef, crypte...).
        Le monastère est alors confronté à des troubles : assassinat d'Artaud, incendie de la nef carolingienne en 1120 (un millier de morts). L'abbé Renaud de Semur y met fin et entreprend la reconstruction de la nef, dans le style roman (entre 1128 et 1140).
chevet, en hiver

 

De nouveaux problèmes apparaissent de 1138 et 1161, du fait de relations conflictuelles avec les comtes de Nevers. En 1146, Bernard de Clairvaux fait depuis Vézelay son appel à la deuxième croisade.

La prospérité et le calme revenus, Vézelay adopte le style gothique, alors que celui-ci en est encore à ses balbutiements. A la fin du XIIe, on entame la reconstruction du chœur On édifie également la salle capitulaire et un dortoir. La notoriété de l'abbaye grandit encore lors de la réunion tenue en son sein pour le lancement de la troisième croisade. Vers 1347, la tour occidentale est relevée, dernier grand chantier de l'abbaye avant son déclin.

 

coté sud de la nef, en hiver         Dans la seconde moitié du XIIIe, une rumeur d'origine provençale met en doute l'authenticité des reliques, supposant que les vraies se trouvent à Saint-Maximin. Ceci amorce le déclin de Vézelay. En 1537, l'abbaye, ruinée, est sécularisée. Elle subit des dommages mal définis pendant les guerres de religion. L'entretien de la basilique laisse ensuite à désirer. A la veille de la révolution, elle est déjà en piteux état. Les dommages subis pendant la Révolution n'arrangent rien (presque toutes les dépendances monastiques sont détruites).

 

          Dès 1803, la commune cherche à sauver l'édifice, mais éprouve de grandes difficultés à trouver des fonds. C'est Prosper Mérimée, alors Inspecteur général des Monuments historiques, qui obtiendra les subsides nécessaires. La restauration, confiée au jeune Viollet-le-Duc (1840), ainsi qu'une reprise des pèlerinages (vers 1870) lui permettent de retrouver une partie de son éclat.

        En 1945, l'abbaye est redevenue monastique. Des moines bénédictins l'ont occupée jusqu'en 1953, avant d'être remplacés par des franciscains, jusqu'en 1993. C'est la fraternité monastique de Jérusalem qui s'occupe désormais de l'animation liturgique.

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