Saint Bénigne de Dijon fut un monastère avant d'être une cathédrale. La première église, construite sur la sépulture du saint, date de 535. Le monastère est créé en 871. Lorsqu'il constate, un peu plus d'un siècle plus tard, le délabrement de l'église, l'abbé de Cluny Maïeul décide de confier la reconstruction des bâtiments à Guillaume de Volpiano. Les travaux sont entamés en 1001. L'église de 100 m de long est alors la plus grande du monde chrétien.
          Le monastère prospère jusqu'à son passage sous le régime de la commende, au début du XVIe siècle. Les bénédictins de l'ordre de Saint Maur relèvent le monastère au XVIIe siècle mais la Révolution vide l'église de ses richesses, même si elle en épargne les murs. Tout au long du XIXe, les bâtiments monastiques disparaissent pour laisser place à de nouvelles constructions.

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Rotonde de Guillaume de Volpiano

 

Extérieur

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          La façade de Saint-Bénigne est très austère. Le porche est surmonté d'une galerie appelée galerie du Gloria (le prêtre y bénit les rameaux). Au second niveau, on trouve une baie à trois lancettes surmontées d'une rose. Au-dessus une seconde galerie lie les deux tours qui flanquent l'ensemble. Elle est coiffée d'un petit pignon. Les deux tours, hexagonales, sont agrémentées de tourelles. Malgré ses ornements, c'est le caractère massif de la façade qui l'emporte.
          Sous le porche, on trouve un portail refait entre 1818 et 1822 : le tympan représente Jésus chassant les marchands du temple et un bas-relief relate la lapidation de Saint-Etienne. On ne peut que regretter la disparition du portail roman.

 

Le chevet de Saint-Bénigne a plus de charme que sa façade, même si sa construction peut sembler maladroite. En effet, les contreforts remplacent bien souvent des arc-boutants plus élégants, par manque de place. Cependant, la flèche de 100 mètres de haut (XIXe) et le toit multicolore (toit bourguignon) allègent l'ensemble.
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Intérieur

          La nef, de style gothique bourguignon, comporte cinq travées voûtées d'ogives. Son élévation est à trois niveaux. Le triforium est constitué de baies de quatre arcs auxquels correspondent les quatre lancettes des fenêtres hautes.

 

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          Le transept ne se démarque pas des collatéraux par sa largeur mais ses voûtes sont plus hautes Le triforium qui court dans le transept est, comme celui du choeur, plus travaillé que celui de la nef. On peut faire la même remarque à propos des chapiteaux, qui sont sculptés dans le transept et dans l'abside alors qu'ils ne le sont pas dans la nef. Cette rupture s'explique par le manque de moyens financiers qui s'est fait plus pressant vers la fin de la construction.
          Le choeur, qui ne comprend que deux travées, est construit dans une pierre ocre, différente de celle utilisée pour le reste de l'édifice. Les fenêtres hautes qui l'éclairent sont composées de trois lancettes surmontées d'une rose.

Plan de la crypte

 

La crypte

cliquez pour agrandir           Elle est composée de l'étage inférieur de la rotonde conçue par Guillaume Volpiano entre 1000 et 1003 (elle comportait à l'origine trois étages), du martyrium et d'une chapelle. La rotonde mesure 17 mètres de diamètre. Avant la destruction des étages supérieurs de la rotonde, des ouvertures étaient percées au niveau supérieur pour permettre l'éclairage de la crypte. Cette source de lumière a aujourd'hui disparu.

 

La crypte est formée de trois cercles concentriques délimités par de puissants piliers, ce qui donne l'impression d'une forêt de colonnes.
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On trouve quelques chapiteaux sculptés, dont certains mettent en scène des orants. Dans le martyrium, on peut voir la base du sarcophage de Saint-Bénigne et des absidioles en cul-de-four (il y avait à l'origine une église souterraine).

 

Exemple de chapiteau de la crypte (Atlante).


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