Historique
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L'abbaye
Saint Michel de Cuxa a pour intérêt principal d'être
un des rares témoignages du passage de l'art préroman vers
le roman, au tournant
de l'an mil.
A l'origine,
en 878, on trouve une fondation monastique à caractère familial.
Celle-ci est choisie par la papauté pour asseoir son autorité
en Catalogne, ce qui confère au monastère un grand rayonnement
et favorise une intense activité culturelle vers la fin du Xe siècle.
Le monastère fait alors partie d'une congrégation réunissant
Lézat, Mas-Garnier, St Hilaire
et Alet. L'église est consacrée
en 974. D'autres éléments - crypte,
chapelle de la Trinité, clochers - sont ajoutés au XIe siècle
par l'abbé Oliba (1008-1035). |
Cette
période d'apogée ne dure pas et dès le XIIe siècle
commence une lente phase de déclin. Au XVIe siècle, le passage
du monastère sous le régime de la commende
n'améliore pas une situation déjà très critique.
Enfin, la révolution française porte le coup final avec
l'expulsion du dernier moine en 1793. L'abbaye est alors dévastée.
Au cours
du XIXe siècle un projet visant à construire un bassin pour
alimenter une forge entraîne la destruction du cloître
et des bâtiments conventuels. Finalement, le projet est abandonné
(trop tard) et le lieu tombe progressivement en ruines. |
A
ce néfaste projet, il convient d'ajouter les effets dévastateurs
d'antiquaires de la fin du XIXe, peu scrupuleux, qui ont dilapidé
les chapiteaux du cloître
(dont une bonne partie est exposée dans des musées américains,
au Metropolitan Museum de New York et à Philadelphie en particulier). |
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Le
retour de la vie monastique et l'intervention d'architectes de talent
(Puig i Cadalfach, en particulier) sauvent le monastère de la ruine
totale. Les travaux ont été effectués de 1953 à
1970. L'église est alors rendue au culte et les chapiteaux restant
dans la région regroupés à l'emplacement du cloître. |
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