Sainte-Foy de Conques
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Historique
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Visite extérieure
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Tympan
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Visite intérieure
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Visite extérieure
Le tympan
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Le tympan de Conques est consacré au Jugement
dernier. Il date du XIIe siècle et se trouvait
à l'origine à l'intérieur de l'église.
Il n'a été placé à l'extérieur
qu'au XVe siècle. Ceci explique qu'il reste quelques
traces de polychromie.
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Dans le registre
supérieur, le Christ en majesté, au centre,
cerclé d'une mandorle
d'influence byzantine, sépare les élus des damnés,
conformément au texte de Saint
Matthieu. L'irréversibilité de ce tri est
marqué dans l'attitude du Christ : les élus
sont désignés par sa main droite levée,
tandis que les damnés sont repoussés par sa
main gauche baissée. Il trône devant une grande
croix. Au-dessus de lui, deux anges sonnent l'olifant pour
annoncer la venue du Jugement.
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A droite du Christ, on trouve la Vierge, Saint
Pierre (identifiable à ses clefs), Dadon (le fondateur
de l'abbaye), l'abbé Bégon (sous l'abbatiat duquel
s'est terminée la construction de l'abbatiale). |

Ce dernier tient Charlemagne par la main, ce qui rappelle
la protection accordée par les rois carolingiens à
l'abbaye. A leur suite on voit plusieurs saints, parmi lesquels
on peut penser reconnaître (sans certitude absolue) Saint
Jérôme, Saint Caprais (qui convertit Sainte Foy)
et la soeur de Sainte Foy. A l'extrémité de ce
registre, on aperçoit un petit personnage dont les pieds
et la tête sont dans des directions opposées :
il symbolise la possibilité de se convertir, offrant
une solution aux pécheurs qui seraient effrayés
par l'Enfer qui leur est présenté à droite.
Au-dessus de cette suite de personnages, des anges tiennent
des phylactères
énumérant les quatre vertus cardinales : humilité,
espérance, foi, charité. |
A la gauche du Christ, on voit quatre
anges. Un premier (en haut à gauche) tient le livre
de vie, fermé de sept sceaux, qui ne devait s'ouvrir
qu'au Jugement dernier. Un second (en bas à gauche)
tient un encensoir. Les deux derniers empêchent les
damnés d'aller vers le Christ.
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Au-delà s'ouvre l'Enfer. On distingue
deux niveaux :
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Dans le premier se trouvent un évêque
et trois religieux : il s'agit d'un autre Bégon, évêque
de Clermont, et ses trois neveux qui avaient pillé
le trésor de Conques. Plus à droite, un hérétique
allongé à la poitrine écrasée
par un livre. Enfin, un faux-monnayeur se fait couler de l'or
dans la gorge. Au niveau inférieur, on voit un roi
nu et un ivrogne pendu par les pieds. La diversité
des personnages présentés montre que la damnation
n'épargne aucun pécheur, quelle qu'ait été
sa puissance sur la Terre.
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Dans le registre intermédiaire, qui
adopte une forme particulière (partie rose) on trouve,
au centre, la représentation de la pesée des
âmes, qui oppose Saint Michel au diable, ce dernier
essayant de tricher en appuyant du doigt sur la balance (1).
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A gauche, derrière Saint Michel,
des tombeaux s'ouvrent progressivement, ce qui symbolise la
résurrection des Justes (2).
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Dans la dernière partie,
on voit Sainte Foy, les mains jointes, qui intercède
pour les pécheurs. |
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La main de Dieu, qui se tend vers elle,
montre qu'elle sera exaucée (3). Enfin, à l'extrémitégauche
se trouve une église avec les menottes des prisonniers
que Sainte Foy a libérés (4).
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A droite, derrière le diable,
un démon mange le cerveau d'un pécheur dont
la gorge est percée par un couteau, ce qui symbolise,
selon les interprétations, la punition du suicide ou
du péché de colère (5).
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On voit ensuite un démon musicien
qui arrache la langue d'un homme pour le punir d'avoir détourné
la musique sacrée à des fins profanes, ce qui
constitue un blasphème (6). |
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enfin, à l'extrémitédroite, un
homme, probablement braconnier, est rôti à la
broche par un lièvre (animal symbole de luxure) (7).
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Le registre inférieur présente le Paradis
(à gauche) et l'Enfer (à droite). Plusieurs éléments
opposent les deux univers, qui sont séparés au
centre par une cloison. Un ange accueille les Justes au Ciel.
Une âme qui vient d'être sauvée se détache
de la cloison. La porte du Paradis est arrondie, symbole de
perfection, tandis que celle de l'Enfer est carrée. Dans
l'encadrement de cette dernière se trouve d'un Léviathan,
prêt à dévorer tous les damnés qu'un
diablotin pousse dans sa gueule grande ouverte. |

Au Paradis, sous les six arcatures
qui représentent la Jérusalem céleste,
on voit de gauche à droite : les vierges
sages qui tiennent des chandelles et un livre ; deux saintes
qui tiennent des parfums ; deux personnages qui tiennent un
calice ; Abraham
accompagné de deux âmes ; des prophètes
dans les deux dernières arcatures.
L'Enfer
est autrement plus animé et il a enflammé l'imagination
des sculpteurs, bien plus que le Paradis. Après le
Leviathan, on aperçoit un chevalier passant par-dessus
son cheval : c'est à la fois un symbole d'orgueil (car
le chevalier est allé au-delà de ses possibilités)
et, plus localement, une représentation de Raymond
d'Aubin, un détrousseur de moines.
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Plus à droite, une femme nue est enchaînée
avec un autre homme. Là encore, on trouve une interprétation
locale : le seigneur Hector avait fait scandale, le jour de
la Sainte Foy, en étant surpris avec une femme adultère.
Dominant la scène le Diable en majesté, un serpent
entre les jambes, repose ses pieds sur damné allongé,
symbolisant la paresse. Plus loin, un avare est pendu avec
sa bourse autour du cou. En-dessous, un homme a la langue
arrachée, en punition de ses médisances. Un
autre cuit dans une marmite, sanctionné pour sa gourmandise.
Le linteau comporte une inscription à
l'adresse des pèlerins : "Pécheurs, si
vous ne réformez pas vos moeurs, sachez que vous subirez
un jugement redoutable".
Sur l'arc extérieur du tympan
apparaît une frise de curieux dont 14 sont identiques.
Le 15e, au sommet, est plus gros. Le chiffre 14 représente
deux fois l'un des chiffres bibliques de la perfection, le
7.
Lien externe - d'autres informations sur le site www.tympan-conques.webou.net
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