Historique

point de vue sur St Martin du Canigou Le pic du Canigou a en Catalogne une valeur sacrée. Saint Martin du Canigou est un lieu aussi montagneux qu'isolé : 30 à 40 minutes d'ascension sont aujourd'hui encore nécessaire pour y parvenir. C'est dans ce cadre propice à la solitude que se sont installés des moines bénédictins. L'initiative de la fondation, en 1005, revient au comte de Cerdagne Guifred, arrière petit-fils de Wilfred le Poilu (fondateur de Ripoll et Sant Joan de les Abadesses), au début du XIe siècle.

 

C'est l'abbé Oliva, frère de Guifred et évêque d'Elne qui consacre l'église en 1009. Dirigeant déjà Ripoll et St Michel de Cuxa, il prend aussi la tête de St Martin du Canigou. L'abbaye se procure dans un premier temps des reliques par un moyen peu avouable (mais fort répandu) : le vol. Il s'agit des reliques de St Gaudérique, un saint local très vénéré dans le Rousillon (invoqué contre la sécheresse). L'afflux des dons permet une reconstruction. La nouvelle consécration a lieu en 1026. En 1035, le comte Guifred rejoint les moines, ce qui renforce l'importance de l'abbaye. Il y meurt en 1049.


On connaît ensuite peu de chose sur l'histoire de St Martin du Canigou. La mise en échec par les moines de St Martin d'un projet de rattachement à l'abbaye de Lagrasse provoque une expédition punitive. Cette querelle a moins de conséquences néfastes que le tremblement de terre qui affecte en 1428 la Catalogne. Il détruit partiellement le clocher et les bâtiments monastiques, qui sont lentement reconstruits grâce aux indulgences accordées par l'évêque d'Elne. Le lent déclin de l'abbaye est accéléré par le passage sous le régime de la commende. Au XVIIe siècle, l'abbaye est très délabrée. En 1779, il ne reste plus que cinq moines en fin de vie qui demandent la fermeture de l'abbaye. L'abandon est décrété en 1785. Les reliques de St Gaudérique sont transférées à Perpignan.

Chapelle funéraire St Martin le Vieux, en contrebas de l'abbaye.

st martin le vieux

 

          En 1902, l'évêque d'Elne et de Perpignan, fier de son identité catalane, restaure radicalement les ruines. Le monastère est actuellement occupé par la communauté des béatitudes.

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