L'église, dédiée
à la sainte Trinité, est entièrement romane, exceptée
la salle capitulaire et les parties
hautes des tours.
La façade de l'église est, comme celle de St
Etienne, harmonique. Elle
a souffert des restaurations radicales du XIXe siècle pratiquées
par Geoffroy Dechaume : le tympan
sculpté du portail central,
notamment, témoigne d'une ignorance (ou d'un mépris ?) de
l'art roman. Le portail
central est plus large que les portails latéraux. Il est divisé
en deux par un trumeau. Au-dessus,
on trouve deux galeries de baies (trois pour la première, quatre
pour la seconde, dont deux aveugles). Un dernier niveau, percé seulement
d'une minuscule ouverture au centre, précède le pignon.
Derrière ce pignon, on aperçoit la tour lanterne
qui se dresse à la croisée du transept.
Les élévations
latérales sont symétriques et comportent cinq niveaux. Au-dessus
du portail, on trouve une baie unique, surmontée d'une galerie de
trois baies aveugles. Le quatrième niveau est orné d'une rangée
d'arcatures hautes et étroites,
séparées par de minces colonnettes, dont deux seulement ne
sont pas aveugles. Enfin, on trouve une étrange série de petits
oeils-de-boeuf irréguliers, sous la corniche. Sur les tours, des
balustrades remplacent les
flèches d'origine depuis le XVIIIe.
Le système
de contrebutement de la nef
préfère les petits contreforts
aux arcs-boutants (ce qui est classique dans
l'art roman). A la croisée du transept s'élève une
tour lanterne coiffée d'une flèche octogonale sous laquelle
on trouve deux niveaux d'arcatures. Le plus proche de la flèche est
marqué par trois grandes arcades (l'arcade centrale étant
aveugle). L'autre galerie, composée d'arcatures aveugles, est interrompue
par le toit de la nef.
Exceptionnellement,
aucune galerie du cloître
n'est entièrement accolée à l'église. La jonction
entre le cloître et l'église s'effectue au niveau du transept
nord. Le cloître semble démesuré. La construction de
la quatrième aile a été interrompue par la Révolution.
Dans l'ensemble, les bâtiments conventuels, qui datent tous du XVIIIe
siècle, ne présentent pas, de notre humble point de vue, un
intérêt exceptionnel.