Beaulieu (Tarn
et Garonne) est une abbaye cistercienne.
Elle a probablement été fondée en 1144 par l'évêque
de Rodez Adhémar III. La première église ayant été
détruite pendant la croisade
des albigeois, il fallut reconstruire l'abbaye, projet financé par
un autre évêque de Rodez, Vivien. La construction débute
en 1275 et s'achève au début du XIVe siècle. L'abbaye subie
de nouveaux dommages pendant les guerres de religion (destruction du cloître).
Elle connaît ensuite un sort semblable à celui de Noirlac.
Au XVIe siècle, elle passe sous le régime de la commende,
ce qui contribue à renforcer le mouvement de désaffection qui
la touche. Avant la révolution, il ne reste que trois moines. L'abbaye
est vendue en 1791. Grâce à l'intervention de Mérimée,
son unité fut sauvegardée. Elle fut classée monument historique
en 1875, ce qui n'empêcha pas son délabrement. Rachetée
par des particuliers, M&Mme Brache, en 1959, l'abbaye est sauvée
grâce à leur intervention, associée à celle de l'Etat.
En 1973, le couple Brache fait don de Beaulieu à la Caisse nationale
des monuments historiques, qui poursuit sa restauration tout en en faisant un
centre d'art contemporain, conformément à la volonté des
donateurs.
L'église et les bâtiments monastiques
 |
L'abbaye se situe dans un cadre charmant. Elle est longée par
un petit cours d'eau bordé d'arbres, qui forme un bassin poissoneux
au sud de l'église.
L'église, très sobre, comme l'exigeait Saint
Bernard, est longue de 56 m. La croisée du transept
est surmontée par une belle coupole octogonale perçée
de huit roses aux motifs variés. Le chevet
est éclairé par sept étroites fenêtres en lancette,
de même que la nef.
|
Dans le croisillon
sud du transept, on aperçoit les traces d'un escalier qui menait au dortoir
des moines. Dans le croisillon nord, on trouve la Porte des morts, qui ouvrait
sur le cimetière.
Les bâtiments
monastiques ne sont pas tous conservés et beaucoup ont été
remaniés. On ne trouve plus rien du dortoir des moines, réaménagé
en appartements au XVIIe. La salle des moines a été transformée
en cuisine au XVIIe. Le réfectoire a lui aussi été transformé
aux XVII et XVIIIe siècles en logis abbatial. On lui a adjoint deux tourelles
qui lui confère un air de petit château. Des bâtiments monastiques,
seuls la salle capitulaire, le
cellier et le dortoir des convers semblent être d'origine. La salle du
chapitre est l'une des premières constructions voûtées d'ogives
du Midi de la France (début XIIIe). Les chapiteaux et les culots
sur lesquels s'appuient les ogives sont dénués de tout ornement.
Le cellier, légèrement plus tardif, traduit une première
évolution : les corbeilles
des chapiteaux sont ornées
de motifs végétaux et leurs tailloirs
sont octogonaux. Quant au dortoir des convers, c'est une pièce spacieuse
(25 m de long), dotée d'une belle charpente, qui accueille aujourd'hui
des expositions d'art contemporain.
|